jeudi 24 mars 2011

Clap de fin pour "nos ancêtres les Gaulois" ?

Dans "Le Point" le 17 Mars dernier, la sénatrice UMP Fabienne Keller envisageait l'édition d'un manuel d'histoire Franco-Africain, évoquant le "problème d'identité" des jeunes de banlieue et proposant ainsi une solution de vivre ensemble. L'hebdomadaire donnait ensuite la parole à Benjamen Stora co-auteur d'une histoire de "la guerre d'Algérie" avec Mohamed Harbi.

Vision brouillée

Le principe de la république est d'hériter ce ceux qui étaient là avant nous. La lignée n'est pas raciale (la generatio) dans le sens biologique où l'héritage vient des parents, mais citoyenne faite de l'héritage national institué par la République : le drapeau bleu-blanc-rouge, le coq, la Marseillaise, nos ancêtres les Gaulois... Et bien que peu d'entre nous puissent justifier d'ancêtres "gaulois", nous en sommes tous les héritiers.

Déplacer la vision historique constructrice de la nation sur une dimension raciale revient à refuser une fois encore l'intégration à la communauté nationale à ceux pas assez clairs ou trop frisés pour avoir eu un jour des ancêtres gaulois.

Benjamen Stora parlant de son manuel "commun" franco-algérien prête à sourire tant sa vision asymétrique du conflit occulte nombre de faits et travaille une mémoire sélective dans un but d’apaisement au détriment d'une démarche historique rigoureuse mais risquant de heurter la fierté des masses arabes.

Car l'enjeu est bien, là : l'histoire doit-elle rester une discipline scientifique ou bien devenir un outil politique pour maintenir une paix sociale fragile ?

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