mardi 17 mai 2011

Ligne de fracture

Le candidat préféré


Il était le candidat préféré des Français.

Mais l'affaire DSK suite à la plainte déposée par une femme de chambre afro-américaine du Sofitel de New York le week-end dernier a révélé des maux qui minent profondément la société Française dans son ensemble.

D'abord abasourdie par l'annonce des faits contenu dans la plainte : hésitant entre machination pouvant viser le futur candidat à l'élection présidentielle française ou bien le directeur du FMI, et un moment d'égarement si peu comptible avec ces charges prestigieuses qu'il apparait incroyable.

Ensuite les réactions se sont faites plus vives, pensant à ce qu'endurait la victime de cette affaire, la pauvre DSK.

Au secours d'une victime...mais laquelle ?


Oui, encore plus incroyable que les faits eux mêmes, voilà que se reproduit un mauvais remake de l'affaire Polanski : un homme au dessus de tout soupçons qui se serait conduit comme une ordure, un délinquant sexuel ordinaire, déchargeant sa violence sans plus de considération pour sa victime qu'il se torcherait sur un paillasson; c'est lui la victime objet de compassion.

La France de ceux qui ont la parole le supporte dans son épreuve, s’apitoie, se sent meurtrie voyant son air dépité face aux photographes et ses bras qu'on devine menottés dans son dos.
L'ex garde des sceaux Robert Badinter "bouleversé et indigné" parle de"l'accusatrice" et du "présumé innocent".
Pas de victime dans sa vision de la justice.


«Répugnant ! » c'est ce qu'exprime le philosophe Bernard-Henri Lévi, non pas sur les faits de viols mais ce qu'il qualifie d' «hypocrisie» et de «tartufferie» de la justice américaine du sort qu'elle fait subir à un grand .
Et affirmant que cette réalité lui «saute au visage aujourd'hui », c'est sous le rictus d'un clown sinistre qu'elle apparait.

Car oui s'il est présumé innocent, faut-il encore rappeler que c'est bien celle qui l'accuse la présumée victime.

La justice du Roy

La justice en France supporte cette idée qui fait des détenus des victimes, victimes d'une injustice sociale qui les a menés sur le chemin de la révolte et de la délinquance comme en leur temps Mandrin ou Louise Michel, quand les dirigeants de la France étaient roi où empereur.
Un prévenu a droit à son avocat, pas le plaignant; le prévenu est présumé innocent et des droits spécifiques préservent son image, pas le plaignant.
Comme si la justice de la république était le fait du prince et pour compenser elle accorde dans les faits plus de droits à l'accusé qu'à la victime.
Et face à la justice américaine qui traite le puissant comme le plus modeste, de Bill Clinton à Bernard Madoff, le philosophe Lévy s'emporte " Tout le monde n'est pas tout le monde ", maitre Badinter épilogue sur une démarche" électoralement payante" comme pour rappeler qu'à coté du peuple les puissants auraient droits à d'autres égards, ces privilèges que la république a jadis abolis.

Germinal en France au XXIè siècle

Le sommet de l'inimaginable a pourtant été allègrement franchi bien avant cette lamentable affaire.
En Février 2007, Tristane Banon, journaliste et fille d'une élue socialiste, raconte dans une émision de Thierry Ardisson comment Dominique Strauss Kahn a tenté de la violer au cours d'une interview organisée en guet-appends.
Dans cette épisode tout le poids de conventions sociales rigides semblant sorties du XIXè siècle semble figer les esprits, que ce soit la victime qui est contrainte d'accepter ce qu'elle a subit en souriant malgré la meurtrissure, sa mère qui l'a dissuadée de porter plainte contre un puisant, et surtout tous ceux qui sachant cela n'y ont pas plus trouver à redire, que ce soit sur le plateau de l'émission mais surtout dans le monde médiatique et politique qui ne s'émeut même pas qu'une personne de la stature de l'ex ministre des finance se comporte comme un pointeur de cité.

Un naufrage sociétal en public qui a conduit Dominique Strauss Kahn au FMi et à la prison de Rikers Island.

Naufrage d'un système Français sans valeurs

Fustigeant le système judiciaire américain, Robert Badinter dit voir dans ces évènements la "défaillance d'un système entier", incapable d'y discerner sa propre déchéance avec celle de Dominique Strauss-Kahn, celle du système de valeur des socialistes et plus largement d'une société française en quête d'une justice qu'elle est incapable de trouver faute d'avoir su identifier qui sont les coupables et les victimes.

mercredi 4 mai 2011

Quotas, le scandale ? A l'institut national du football à Clairefontaine : 4 internationaux A français, 26 internationaux étrangers.

Blanc: le coach

Les faits sont limpides, à l'annonce de statistiques sur les derniers résultats de l'Institut national du football à Clairefontaine : 4 internationaux A français (sélectionnés en équipe de France), 26 internationaux étrangers; il réagit:
«Ça me choque; Ce qui se passe dans le football actuellement, ça me dérange beaucoup. A mon avis, il faut essayer de l'éradiquer. Et ça n'a aucune connotation raciste ou quoi que ce soit. Quand les gens portent les maillots de l'équipe nationale des 16 ans, 17 ans, 18 ans, 19 ans, 20 ans, Espoirs, et qu'après ils vont aller jouer dans des équipes nord-africaines ou africaines, ça me dérange énormément. Ça, il faut quand même le limiter. Je dis pas qu'on va l'éradiquer mais le limiter dans ces pôles-là...
Ce n'est pas les gens de couleur qui me posent un problème, ce n'est pas les nord-africains. Moi je n'ai aucun problème avec eux.
Mais le problème, c'est que ces gens-là doivent se déterminer et essayer qu'on les aide à se déterminer. S'il n'y a - et je parle crûment - que des blacks dans les pôles (de jeunes, ndlr) et que ces blacks-là se sentent français et veulent jouer en équipe de France, cela me va très bien.
On ne veut pas éliminer les étrangers, pas du tout, mais faire en sorte que les pôles Espoirs ou les pôles de la DTN testent sur des critères mieux définis pour pouvoir attirer d'autres personnes, parce que si on a toujours les mêmes critères, y aura toujours les mêmes personnes. Et plus ça va, plus ça va être encore davantage. Parce que je suis sur les terrains tous les samedis, je vois quelques centres de formation: on a l'impression qu'on forme vraiment le même prototype de joueurs: grands, costauds, puissants. Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks. Et c'est comme ça. C'est un fait actuel. Dieu sait que dans les centres de formation, dans les écoles de football, ben y en a beaucoup. Je crois qu'il faut recentrer, surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans, avoir d'autres critères, modifiés avec notre propre culture. Je vais vous citer les Espagnols: ils n'ont pas ces problèmes-là. Ils ont des critères de jeu qui sont très précis, à 12-13 ans.
Les clubs ils auront toujours leurs critères de sélection. Ça tu pourras pas... Même si en formant des éducateurs, tu vas pouvoir peut-être à la longue changer un petit peu les choses, ou influencer un peu. Mais c'est surtout dans les pôles qu'il faut avoir ces critères-là.
En ce moment tu n'as pas le choix puisque tu as toujours le même stéréotype de joueurs, tu exagères. Je vois les centres de formation, je les vois de Bordeaux, des cités, et tu as toujours le même stéréotype de joueurs, je suis désolé ! Tu vas aller au centre de formation de Bordeaux, tu vas prendre les joueurs, mais des petits bons joueurs, tu n'en auras pas. Donc il faut inciter.»

Thuram: Appelez moi Malcolm

Thuram le leader racial qui aime à déambuler grimé en Malcolm X comme s'en offusque Patrice Evra, s'étonne sur France2 que le phénomène de bi-nationaux se focalise sur les noirs alors qu'il concerne des Franco-Péruviens, Franco-Portugais ou Franco-Italiens. Pirouette sans réel fondement sans aucun exemple concret face à la masse des joueurs africains concernés.
Avec Pascal Blanchard dont le message très politisé passe sous le couvert d'un travail d'historien en butte avec la colonisation, il a a cosigné un "appel à une République multiculturelle et post-raciale" qui semble quelque peut contradictoire avec les propos qu'il a tenu dans Libération du 30 septembre 2007 ou il se dit opposé aux quotas. Parmi les mesures proposées, des statistiques sur l'accès à l'emploi ou au logement, un bonus / malus des aides publiques lié au respect de la "diversité". Le terme quota transpire tellement qu'il est inutile de le mentionner.

Noah : la marionette

Yannick Noah n'a pas entendu ce qu'a dit Laurent Blanc, normal il n'était pas là. Alors que sait il ? Pas grand chose sinon ce que lui lancent les gens de Médiapart ou ce qu'a pu dire le "frère" Thuram en rogne.
Laurent Blanc a parlé voici ce qu'a compris Noah :« Laurent Blanc dit : les Blacks ils courent plus vite, parce qu’ils sont plus costauds. Mais ça ne veut rien dire ! C’est troublant. C’est vraiment troublant. Je suis persuadé que si je me retrouve à une table avec Laurent et qu’on a une conversation, en dix minutes il change d’avis. Pour moi, c’est de l’ignorance. Tu peux être un très bon sélectionneur mais là, si tout est confirmé, c’est une grosse boulette »
A ceci près que ce n'est pas ce que Laurent Blanc a dit.

Mohammed Belkacemi: la taupe

Le Mr Propre qui a balancé l'affaire prétend "respecter les règles", qu'il a "dit ce qu'il avait à dire les yeux dans les yeux" et qu'il "n'a commis aucune faute".
Si il n'a pas remis les enregistrements aux journalistes, il en est l'auteur.
Le problème posé est que participant aux discussions concernées qu'il était en train d'enregistrer à l'insu des autres intervenants mis en cause, il s'est d'une part dédouané en polissant son propos qu'il savait enregistré, d'autre part il a complètement pourri le débat légitime sur la fuite des bi-nationaux et l'engageant à priori sur une guerre de discrimination positive, cette fois ci en faveur de blancs, mais pas du sélectionneur.

Christophe Dugarry: la mémoire

Petit souvenir de France 98 pour tacler Thuram sur son terrain favori : « Nous étions tous dans le vestiaire. On faisait des photos entre nous avec la Coupe du Monde. J'en faisais avec Zizou, Liza, Vincent Candela, ceux avec qui on est le plus proche, normal. Et là, j'entends : "Allez les Blacks, on fait une photo tous ensemble." Sur le coup, ça ne me choque et ne m'interpelle pas parce que je n'ai pas l'esprit tordu et que je connais Lilian, qui n'est ni facho ni raciste. Et là, Frank Leboeuf l'interpelle et lui dit : "Eh Lilian, et si nous on avait dit : "Allez on va faire une photo entre blancs les gars...". Je n'ai pas du tout trouvé la réflexion de Lilian déplacée, mais je souhaite juste qu'il fasse preuve de retenue désormais »

Boli: la bande à Basile

Boli danse d'un pied sur l'autre. Joueur de l'équipe de France, il dit qu'il aurait pu jouer pour la Côte d'Ivoire, belle reconnaissance pour sa formation en France.
« Je suis scandalisé par ce que je viens d’apprendre. Je connais Blanc, nous avons joué ensemble et je ne pense pas qu’il soit raciste, pas plus que Blaquart, qui est un mec bien. Mais l’idée de parler de quotas, c’est terrible pour nous qui avons porté le maillot de l’équipe de France. Que penser de la génération des Kopa, Piantoni, des Zidane et maintenant des Nasri ? Je ne veux pas y croire. Notre force a toujours été la diversité (...) J’ai joué pour la France : les Ivoiriens étaient fiers de me voir porter ce maillot bleu. Si j’avais été au cœur de la génération Drogba, j’aurais peut-être porté celui des Eléphants. La France aurait été fière de m’avoir formé et les Ivoiriens aussi. Trezeguet nous a bien servis à l’Euro 2000, non ? On a oublié ça. Et Higuain, on ne l’a pas voulu ? Ce n’est pas le rôle des instances de mettre un soupçon de discrimination dans son sport. C’est révoltant. Je ne peux pas accepter ça. Imaginez-vous à ma place ? Je suis atterré. Blanc doit-il partir ? Ce n’est pas à moi de décider mais je ne peux pas accepter ça. Je suis outré »
Et citer Higuain appelé par Domenech (une de plus), qui à part faire rire ne fait qu'ajouter de l'eau au moulin de Blanc: l'Argentin est né en France quand son père jouait à Brest, et rentré au pays à l'age de 10 ans il a été formé là-bas, l'Argentine aurait donc dû perdre un joueur qu'elle a formé.