jeudi 28 avril 2011

L'islam ? une victime...dialectique d'un converti

Tout le monde en parle

Le rappeur Akhénaton invité dans l'émission de Thierry Ardisson en 2001, 2003 et 2006 est emblématique du discours victimaire de stigmatisation des musulmans qui seraient tous mis dans le même sac. Ce discours se bâtit sur une lecture particulière autour de plusieurs thèmes forts :
  • complot médiatique visant à décrédibiliser et salir l'image de l'islam et des musulmans avec deux exemples :
    • attentats du 11 septembre,
    • caricatures de mahomet ,
  • démocratie "à l'européenne" inadaptée aux pays arabes
  • sociétés occidentales "intolérantes" devant s'adapter à l'islam et non l'inverse
Sur la manière de présenter ses idées, la rhétorique fallacieuse décrite par Schopenhauer est d'usage. Bien maîtrisée elle chez Akhnaton un véritable cas d'école, efficace même avec une utilisation simpliste et systématique des mêmes stratagèmes comme les appelle Schopenhauer.

Les caricatures


Ces caricatures mettent en scène Mahomet. Elles sont parues en 2006 dans le journal Danois Jyllands Posten suite à l'impossibilité de trouver un illustrateur pour un livre racontant aux enfants la vie du prophète Mahomet, mettant ainsi l'accent sur une auto-censure contre laquelle leurs auteurs estimaient devoir réagir.

Akhénaton compare ces caricatures à celles de juifs pendant la guerre, il faut donc comprendre que ces dessinateurs sont des nazis.
Pourtant, au contraire des nazis qui théorisaient sur les races inférieures notamment les juifs objets de caricatures, la démarche ici clairement annoncée des dessinateurs Danois questionne sur la liberté garantie par la démocratie de critiquer les religions, et en particulier l'islam qui ne saurait justifier d'une exception.
Outre cette attaque ad personam assimilant les caricaturistes à des nazis qu'ils ne sont en aucune manière, le fait que ces caricatures choquent des musulmans modérés et intègres selon Akhénaton est l'autre raison de les condamner. Ici l'argument ad verecundiam avancé est discutable sur deux aspects non démontrés :
  • Rien ne permet de juger du niveau d'intégrité et de modération de ces musulmans qui se disent choqués.
  • L'argument de ces personnes choquées n'est pas plus valable que celui concernant les personnes tout aussi intègre et modérées choquées par la censure sur la liberté de caricature qui ne s'est jamais appliquée aux autres religions.
En fait le rappeur se contente de répéter un discours bien rodé, ces propos sont le verbatim de l'argumentaire de Thierry Meyssan sur le sujet.

Le complot médiatique anti-musulman



A l'issue des attentats du 11 septembre 2001, le rappeur reproche aux médias occidentaux de stigmatiser l'islam en ne montrant que des musulmans extrémistes, et ne parlant pas des modérés.

D'une part le terme "modéré" recouvre chez les musulmans une diversité de points de vues, depuis le très occidental Salman Rushdie jusqu'au beaucoup plus ambigu Tariq Ramadan tout autant qualifié d'extrémiste, si bien qu'un flou total entoure ce premier argument.


D'autre part, les réactions populaires dans les pays musulmans n'ont pas été unanimement hostiles, et même plutôt l'inverse avec un soutien venant des médias musulmans , journaux et chaines de télé.



Akhénaton préfère donc ignorer ces sources édifiantes des médias musulmans pour ne critiquer que les médias occidentaux, démontrant sinon un esprit partisan au moins un manque de rigueur dans son analyse et de cohérence de ses critiques .


Inadaptation des valeurs démocratiques à certaines cultures


Cette vision reçoit une réponse cinglante d'un musulman et non des moindres, Salman Rushdie, dans une interview à la revue Reason en 2005 : "L'idée de droits universels--L'idée de droits qui sont universels à tous les hommes car appartenant à notre nature humaine profonde, et non pas à l'endroit où nous vivons ou bien à la culture à laquelle nous appartenons-- est d'une importance capitale. Cette conviction est combattue par les apôtres du relativisme culturel qui refusent l'existence de tels droits, qui si vous les regardez, prendront tour à tour le visage de Robert Mugabe, des dirigeants Chinois ou Singapouriens, des talibans ou de l'ayatollah Khomeini. Il est dangereux de croire que tout est relatif, et donc que ces personnes seraient autoriser à tuer puisque leur culture est de tuer."

dimanche 17 avril 2011

Le Patronat ce grand mouvement humaniste

Ils sont indignés.

Le patronat par la voix de la présidente du MEDEF réagit à l'annonce du ministre de l'intérieur, Claude Guéant, de réduire le nombre d'immigrés autorisés chaque année à venir en France

L'humanisme...


Et Laurence Parisot de vanter les vertus de la mixité culturelle et du métissage !

D'ordinaire peu soucieux des questions de société, le patronat n'est pas à un accommodement près lui qui est capable d'ouvrir des salles de prières pour les musulmans dans ses usines, dès lors que cette main d'œuvre moins revendicative se plie à ses exigences productivistes.

Déjà entrevoit-on la logique à peine dissimulée derrière l'indignation patronale dans une démarche libérale, de moins disant social où la concurrence d'une main d'œuvre étrangère habituée à des standards sociaux indigents oblige la classe laborieuse Française à revoir ses prétentions à la baisse dans un contexte de pénurie d'emplois.

Reconnaissant cependant les problème d'intégration elle avance que l'école est la solution aux problèmes d'intégration, encore faudrait-il lui en donner les moyens. Mais voilà, le coût de l'éducation nationale pèse sur la compétitivité des entreprise aussi pour adresser ce volet, il va falloir chercher ailleurs.

Cette logique immigrationniste prétend à la fois la nécessité de faire entrer les étrangers, une fois arrivés de leur construire des logements et enfin de leur bâtir des édifices religieux au financement desquels l'état doit participer. La mise en œuvre d'une dîme sur les sociétés devrait donc logiquement s'appliquer pour assurer son financement.

...et ses vertus économiques


Le métissage voulu par le patronat n'a pourtant pas cours en son sein. On reste entre soi, trop préoccupé à se partager les dividendes et autres parachutes dorés pour se préoccuper de questions sociétales.

D'ailleurs, par quelle outrecuidance les salariés exigeraient-ils de se voir attribuer une prime liée aux dividendes versés, eux qui n'ont fourni que leur force de travail là ou les actionnaires ont fait disposer du capital. Et oui, braves gavroches faites attention, la porte des entreprises Française est grande ouverte et les étrangers s'y bousculent.

Le MEDEF devrait juste prendre garde que le peuple de France ne lui rappelle par la voix des urnes qui en France est le patron.

samedi 9 avril 2011

TGV : 30 ans de centralisation


Le TGV raccourcit les distances mais redessine une France hideuse, difforme des régions qu'il laisse éloignée des ses axes de circulation.

La faute à la centralisation excessive où Bordeaux et Paris, respectivement distantes de Marseille de 650km et 780km, sont par la magie du train à 5h40 et 3h30 de la capitale Provençale.

Si pour un habitant de Marseille le train rapproche Paris, de facto il éloigne Bordeaux pourtant situé à 1h10 d'avion seulement contre 1h20 pour Paris suivant une logique géographique implacable.

Du concentrisme...

La bizarrerie de la situation tient au fait de l'absence totale de volonté politique d'aménager le territoire autrement que selon une vision concentriste autour de la capitale.

Dans concentrisme il y a centrisme, cette volonté de se positionner au centre, qui n'aurait pas plus d'inconvénient que cela si elle émanait d'un lieu géographiquement central, ce que Paris n'est pas pour la France.

La logique voudrait qu'un réseau relie les grandes métropoles nationales entre elles dessinant un réseau dont Paris ne serait qu'un des pôles, pourtant la capitale s'exige centrale.

...à la par(b)igoterie

La bigoterie parigote ou parbigoterie est sans limite. Prétendant prôner la décentralisation, cette ligne idéologique se décharge sur les collectivités locales des charges encombrantes d'éducation pourtant rattachées au pachydermique ministère de l'éducation nationale, là où les transports font eux l'objet d'une prise en charge nationale mais suivant un ordonnancement de bigoterie parisianiste.

Les transports en commun très développés en région parisienne sont gérés par la couteuse RATP à qui l'état a versé pendant près de 40 ans une indemnité compensatrice payée par l'ensemble des contribuables Français dont seuls les Franciliens ont pu bénéficier des effets.

Le TGV suivra exactement ce principe avec l'ensemble de ses lignes cherchant à rapprocher Paris de sa province, aucune ligne transversale n'existant à ce jour.



Comme le démontre la carte du recensement de 2006 mise en image par l'Express, les grandes métropoles de la moitié sud sont un modèle de répartition géographique : Nice, Marseille, Toulouse, Lyon et Bordeaux apparaissent comme les pôles régionaux concentrant les population suivant une distribution régulière.

Au contraire, la moitié nord apparait comme phagocytée par l'agglomération parisienne monstrueuse avec 10 millions d'habitants laissant autour d'elle un désert démographique et économique dont le TGV est un des responsables.

Le TGV pourra être un instrument de redistribution en hébergeant les actifs parisiens au delà des limites de l'Ile de France à la condition de favoriser un vrai échange inter-régional et de relier les grands centres urbains.

Ingérence décentralisée

A ce sujet, la question du trajet du TGV sud-est éclaire de manière assez édifiante combien la vision parisianiste peut à ce point polluer une réflexion où un pragmatisme évident aboutirait à une solution logique.

Toulon un centre urbain de dimension nationale, le 9ème du pays, concentrant plus d'un demi million d'habitant et la majeure partie des habitants du Var dont il est la préfecture.
Sur la ligne SNCF reliant la France à l'Italie, lorsqu'il s'est agit de déterminer par où devrait passer le TGV reliant Marseille à Nice, la question du passage par Toulon s'est posée, certain préférant un trajet à l'économie, parallèle à l'autoroute A8, mais ne présentant d'intérêt que pour ceux qui se rendent en vacances sur la Côte d'Azur, au détriment des besoins des populations locales.

Il serait injuste de fustiger uniquement la capitale, des édiles locaux aussi bien à Nice qu'à Marseille, soucieux de leurs intérêts strictement locaux, ont également soutenu les projets les plus directs. Certes plus cher, ce trajet par Toulon qui a depuis été fort logiquement choisi, répond à la raison même de la création d'une ligne TGV: relier les grans pôles démographiques, comme s'il s'était agit pour relier Lyon à Lille de questionner un passage par Paris, hypothèse farfelue mais qui a été tout de même envisagée par les technocrates de la capitale dans ce cas éloigné de leur préoccupations nombrilistes.