samedi 9 avril 2011

TGV : 30 ans de centralisation


Le TGV raccourcit les distances mais redessine une France hideuse, difforme des régions qu'il laisse éloignée des ses axes de circulation.

La faute à la centralisation excessive où Bordeaux et Paris, respectivement distantes de Marseille de 650km et 780km, sont par la magie du train à 5h40 et 3h30 de la capitale Provençale.

Si pour un habitant de Marseille le train rapproche Paris, de facto il éloigne Bordeaux pourtant situé à 1h10 d'avion seulement contre 1h20 pour Paris suivant une logique géographique implacable.

Du concentrisme...

La bizarrerie de la situation tient au fait de l'absence totale de volonté politique d'aménager le territoire autrement que selon une vision concentriste autour de la capitale.

Dans concentrisme il y a centrisme, cette volonté de se positionner au centre, qui n'aurait pas plus d'inconvénient que cela si elle émanait d'un lieu géographiquement central, ce que Paris n'est pas pour la France.

La logique voudrait qu'un réseau relie les grandes métropoles nationales entre elles dessinant un réseau dont Paris ne serait qu'un des pôles, pourtant la capitale s'exige centrale.

...à la par(b)igoterie

La bigoterie parigote ou parbigoterie est sans limite. Prétendant prôner la décentralisation, cette ligne idéologique se décharge sur les collectivités locales des charges encombrantes d'éducation pourtant rattachées au pachydermique ministère de l'éducation nationale, là où les transports font eux l'objet d'une prise en charge nationale mais suivant un ordonnancement de bigoterie parisianiste.

Les transports en commun très développés en région parisienne sont gérés par la couteuse RATP à qui l'état a versé pendant près de 40 ans une indemnité compensatrice payée par l'ensemble des contribuables Français dont seuls les Franciliens ont pu bénéficier des effets.

Le TGV suivra exactement ce principe avec l'ensemble de ses lignes cherchant à rapprocher Paris de sa province, aucune ligne transversale n'existant à ce jour.



Comme le démontre la carte du recensement de 2006 mise en image par l'Express, les grandes métropoles de la moitié sud sont un modèle de répartition géographique : Nice, Marseille, Toulouse, Lyon et Bordeaux apparaissent comme les pôles régionaux concentrant les population suivant une distribution régulière.

Au contraire, la moitié nord apparait comme phagocytée par l'agglomération parisienne monstrueuse avec 10 millions d'habitants laissant autour d'elle un désert démographique et économique dont le TGV est un des responsables.

Le TGV pourra être un instrument de redistribution en hébergeant les actifs parisiens au delà des limites de l'Ile de France à la condition de favoriser un vrai échange inter-régional et de relier les grands centres urbains.

Ingérence décentralisée

A ce sujet, la question du trajet du TGV sud-est éclaire de manière assez édifiante combien la vision parisianiste peut à ce point polluer une réflexion où un pragmatisme évident aboutirait à une solution logique.

Toulon un centre urbain de dimension nationale, le 9ème du pays, concentrant plus d'un demi million d'habitant et la majeure partie des habitants du Var dont il est la préfecture.
Sur la ligne SNCF reliant la France à l'Italie, lorsqu'il s'est agit de déterminer par où devrait passer le TGV reliant Marseille à Nice, la question du passage par Toulon s'est posée, certain préférant un trajet à l'économie, parallèle à l'autoroute A8, mais ne présentant d'intérêt que pour ceux qui se rendent en vacances sur la Côte d'Azur, au détriment des besoins des populations locales.

Il serait injuste de fustiger uniquement la capitale, des édiles locaux aussi bien à Nice qu'à Marseille, soucieux de leurs intérêts strictement locaux, ont également soutenu les projets les plus directs. Certes plus cher, ce trajet par Toulon qui a depuis été fort logiquement choisi, répond à la raison même de la création d'une ligne TGV: relier les grans pôles démographiques, comme s'il s'était agit pour relier Lyon à Lille de questionner un passage par Paris, hypothèse farfelue mais qui a été tout de même envisagée par les technocrates de la capitale dans ce cas éloigné de leur préoccupations nombrilistes.

1 commentaire:

  1. Avec des anomalies administratives,Brest,Reims et Mulhouse ne sont que des Sous-Préfectures et pour cette dernière citée son poids démo-socio-économique est plus lourd que celui de Dijon pourtant capitale de Région Bourgogne-Franche Comté !!!

    Voici une autre carte de France qui mentionne des villes de plus de 100 000 habitants qui avec leur périphérie dépassant le seuil des 200 000 habitants (ECPI), unités urbaines qui sont moins d'un trentaine....

    [URL=http://img110.xooimage.com/views/a/4/f/carte-france-gran...nts-ecpi-50bd4d0.png/][IMG]http://img110.xooimage.com/files/a/4/f/carte-france-gran...nts-ecpi-50bd4d0.png[/IMG][/URL]

    Par comparaison on observera que les cartes de France météo, température, proposées par les chaines TV comme TF1 ne sont pas forcement en phase avec les cartes de références précitées !!

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