samedi 26 mars 2011

Le bourgeon musulman ou le gui et le chêne

Le 9 mars 2011 Christophe Barbier dans l'Express appelle au débat sur l'islam, amenant ses fausses solutions aux faux problèmes de l'islam en France.

En effet le développement harmonieux d'un islam de France commence par s'affranchir du critère ethnique aux termes connotés tels que "beurgeoisie".
Le néologisme comme la rime s'il ont un intérêt littéraire, peuvent politiquement être néfastes et destructeurs car le sens d'un mot est ce qui se cache derrière, et c'est aujourd'hui tout l'objet du débat.

Barbier n'a guère que le financement des mosquées à proposer : "Les religions épanouies en France avant 1905 ont eu le temps de constituer un patrimoine immobilier : aidons l'islam à en faire autant. Que l'Etat et les collectivités locales avancent l'argent nécessaire aux constructions de mosquées, et qu'un denier du culte musulman rembourse au fil des ans ces prêts et leurs intérêts."

Parlant de religions épanouies en France avant 1905, l'islam avait en vérité tout loisir de le faire et n'était pas moins favorisé pour cela que le catholicisme, le judaïsme ou le protestantisme. Le sud de la France fut en effet brièvement musulman avant Charlemagne, une cinquantaine d'années, avant d'être expurgé par la volonté des habitants des zones occupées.

L'islam contrairement aux religions sus-citées, n'arrive pas par le prêche mais par les armes et les régions islamisées des Balkans en portent toujours les stigmates. La communautarisation sous formes les plus radicales de conflit armé et de haine larvée se nomme d'ailleurs Balkanisation.

C'est bien ce phénomène qu'on redoute en France, et à juste titre tant le phénomène semble intrinsèquement lié au corpus idéologique islamique.

Aussi, si Barbier s'avance en peu trop en affirmant "l'islam ... sera un jour une part de l'héritage français." il omet que les racines judéo-chrétiennes de la France incluent un rejet historique de l'islam et que le "bourgeon musulman" devra s'amender afin que la greffe prenne.

Si certes -"chaque fois que l'intégrisme musulman veut les assiéger, la riposte doit être implacable. Interdire le voile intégral en public était indispensable, et les droits de la femme musulmane méritent d'autres combats encore. Les prescriptions alimentaires ou vestimentaires oppressantes, qui perturbent la vie sociale à l'école ou à l'hôpital, doivent être interdites."-; financer les mosquées ou les autres cultes naissant d'ailleurs ne repose sur aucun principe républicain et est en contradiction avec celui de la laïcité.

L'ouverture doit venir de l'islam et non pas de la république.

La fortune des églises vient de celles de leurs plus prodigues contributeurs. Aux musulmans de France dont la réussite liée à leur appartenance nationale issue de leur parcours éducatif et leur intégration au tissu économique de prendre en main leur destin.

Comme le firent en leurs temps les chrétiens en adoptant la fête païenne de Sol Invictus le 25 décembre pour en faire leur fête de Noël, l'islam doit trouver des points d'ancrage dans la société Française.

C'est en donnant que l'islam pourra recevoir, bien mieux qu'en exigeant, revendiquant ou quémandant.

vendredi 25 mars 2011

Il est souvent difficile d’être musulman en France dans ce climat malsain

L'intervention de Gilles Bernheim, grand rabbin de France, dans "Le Monde" du 23 Mars 2011 éclaire les débats en cours sur l'Islam sous l'angle sempiternel de l'ostracisation.

Si comme lui nous pensons que "les juifs et les musulmans doivent pouvoir assumer et vivre leurs différences dans le respect de la loi républicaine»; en revanche, rappeler à ceux qui outrepassent les barrière de la laïcité dans leur pratique de la religion, n'est pas : "chercher des boucs émissaires".
En quoi nous renvoyons au grand rabbin son diagnostic par la question "mais qui est le plus malade et de quoi?"


A force de prétendre que la défense de la laïcité offense "les musulmans", c'est les musulmans qui ont une vision véritablement laïque de la place de l'Islam dans la société qu'on offusque.
En effet, ces musulmans sont choqués de voir que leur coreligionnaires s'arrogent le droit d'occuper l'espace public pour leur prière du vendredi, mais que la bien-pensance ambiante balance tous ensemble joyeusement dans une même marmite sous un couvercle marqué "islam".
C'est dans cette perception de la diversité des points de vue musulmans que se joue, et se gagne ou se perd la bataille pour la laïcité et le vivre-ensemble.


Affirmant que "Il n'y a aucune contradiction entre laïcité et pratique d'une religion", le grand rabbin occulte tout de même le fait qu'en attaquant la position de la religion sur la place publique, la laïcité constitue de facto un obstacle sinon une contradiction majeure.
La laïcité est à ce point si peu évidente pour les religions que le modèle de laïcité Français est un cas à peu près unique dans le monde. Il constitue un écueil permanent pour les religions qui doivent y laisser une position dominante historique.

L'exemple juif peut être un modèle pour l'islam bien que certains archaïsmes subsistent encore. Par exemple l’abattage rituel commun aux deux religions ne peut en aucun cas prétendre s'imposer à une réglementation républicaine visant à éviter la souffrance animale, ce que conteste en religieux le grand rabbin.

Pour un autre aspect, Gilles Bernheim affirme "Notre calendrier prétendument laïque est ainsi calé sur les fêtes chrétiennes : un enfant, en France, n'aura jamais à manquer l'école pour pouvoir fêter Noël."
L'exemple choisi est très intéressant car si Noël est une fête chrétienne, sa célébration correspond en fait à une fête païenne antérieure en Europe et adoptée à l'origine par les chrétiens pour dynamiser les conversions.
Et alors que les célébrations de la semaines sainte constituent la période la plus importante de l'année pour les chrétiens, ces jours ne sont pas fériés en France alors qu'ils le sont dans nombre de pays catholiques.

Enfin la comparaison d'avec la situation des juifs des années 30 est balayée par Gilles Bernheim comme faisant outrage à la mémoire des victimes de la Shoah.
Cette référence quasi sacrée comme ne prêtant même pas à la discussion mériterait au moins cet éclaircissement que le judaïsme n'avait jamais existé comme religion dominante dans aucun état d'Europe permettant de présumer une quelconque malignité.
L'islam lui a une histoire en Europe, faite d'affrontements que ce soit en Espagne ou dans les Balkans, avec des conséquences encore visibles et que le génocide des Juifs par les nazis fut précédé, sinon inspiré par celui des Arméniens chrétiens par les Turcs musulmans.

Pour respectable qu'elle soit, la position de Gilles Bernheim, grand rabbin de France, rappelle simplement que la laïcité n'est pas l'affaire des religieux, mais bien celle des laïcs.

jeudi 24 mars 2011

Clap de fin pour "nos ancêtres les Gaulois" ?

Dans "Le Point" le 17 Mars dernier, la sénatrice UMP Fabienne Keller envisageait l'édition d'un manuel d'histoire Franco-Africain, évoquant le "problème d'identité" des jeunes de banlieue et proposant ainsi une solution de vivre ensemble. L'hebdomadaire donnait ensuite la parole à Benjamen Stora co-auteur d'une histoire de "la guerre d'Algérie" avec Mohamed Harbi.

Vision brouillée

Le principe de la république est d'hériter ce ceux qui étaient là avant nous. La lignée n'est pas raciale (la generatio) dans le sens biologique où l'héritage vient des parents, mais citoyenne faite de l'héritage national institué par la République : le drapeau bleu-blanc-rouge, le coq, la Marseillaise, nos ancêtres les Gaulois... Et bien que peu d'entre nous puissent justifier d'ancêtres "gaulois", nous en sommes tous les héritiers.

Déplacer la vision historique constructrice de la nation sur une dimension raciale revient à refuser une fois encore l'intégration à la communauté nationale à ceux pas assez clairs ou trop frisés pour avoir eu un jour des ancêtres gaulois.

Benjamen Stora parlant de son manuel "commun" franco-algérien prête à sourire tant sa vision asymétrique du conflit occulte nombre de faits et travaille une mémoire sélective dans un but d’apaisement au détriment d'une démarche historique rigoureuse mais risquant de heurter la fierté des masses arabes.

Car l'enjeu est bien, là : l'histoire doit-elle rester une discipline scientifique ou bien devenir un outil politique pour maintenir une paix sociale fragile ?

mercredi 23 mars 2011

Mais qui sont ces gros cons qui votent FN ?




Intéressant billet de Sophia Aram ce mercredi 23 mars 2011 sur France Inter, intéressante intervention de François Bayrou présent dans le studio pour qui l'angle d'attaque (en règle) n'est pas le bon , l'exclusion n'étant pas à son sens la bonne méthode pour toucher l'électeur FN.


Miss Aram commence pourtant pas trop mal "Non les électeurs du FN ne sont pas des gros cons, ils sont justes tristes ou en colère ou ont peur"
C'est très commun mais cela a le mérite d'être juste : la perte des valeurs historiques de l'Europe chrétienne qui peine à assumer ses racines en étant incapable de s'en souvenir et de l'avouer inciterait à la tristesse, la passivité face à nos rues envahies semaine après semaine par des prieurs zélés au mépris de la laïcité pousserait à la colère, enfin les règles islamiques appliquées pour le Ramadan jusque dans l'école accessoirement laïque elle aussi, pourrait bien flanquer la trouille en se demandant quand cela va t-il s’arrêter et jusqu’où cela peut il aller.

Mais Sophia (cela signifie sagesse en Grec, oui, oui) y discerne plutôt des idées pas très claires, des gens pas forcément intelligents, qui ne réfléchissent pas beaucoup, des gros cons pour résumer.
Et de demander "C'est quoi cette idée que les responsable sont les immigrés ?"

Oui, c'est vrai pourquoi blamer les immigrés ?

Cette lycéenne qui après la fameuse loi sur voile sans rapport aucun avec une immigration de confession musulmane, vient avec son déguisement mais ôtant juste son voile faisant débattre sur sa tenue, pourquoi y voir un rapport avec l'immigration ?

Ces migrants sans papiers qui s'entassent dans des logements insalubres au cœur des villes, envoient leurs enfants à l'école publique qui parait il manque de moyens et qui sur la foi de leurs enfants sont régularisés et demandent ensuite à bénéficier de logements sociaux en nombre insuffisant, quel rapport avec l'immigration ?

Les "philosophes" comme Sophia les appelle, qui éructent leur haine de l'étranger, mais pourquoi n'acceptent ils pas de voir arriver illégalement des étrangers qui resteront et leur imposeront les règles liées à leur mode de vie qu'ils n'ont pas laissé dans leur pays d'origine.

Ce que Sophia ne semble pas voir bien que disposant de ses deux yeux, c'est que l'opposition aux archaïsmes propres aux sociétés musulmanes transposées dans une France qui fait face à une crise économique et au chômage n'est pas moins digne venant d'un vote démocratique fut il pour le FN que d'une asssociation courageuse comme "Ni pute , ni soumises". Et que l'immigration clandestine régularisée donne tort aux immigrés légaux faisant la queue aux ambassades et qui eux respectent les règles en place, là où la république est censée faire respecter les règles qu'elle édicte, ce que n'ont jamais fait les édiles PS ou UMP.

L'électeur Français à défaut d'être un gros con, a la lucidité de faire au risque de déplaire, des choix suivant ses intérêts propres.
C'est la démocratie, dont la première règle est d'adopter le choix de la majorité tout en respectant celui des minorités.
L'électeur FN ne rappellerait il pas tout simplement cela, tant certaines minorités tentent insidieusement et régulièrement d'imposer leurs règles à une majorité habituellement silencieuse mais dont la voix démocratique résonne dans les urnes.

Et d'interroger "Qui sont en réalité les gros cons ?"